2025 signe les retrouvailles entre la France et le Brésil. Tandis que les deux pays célèbrent le bicentenaire de leurs relations diplomatiques, cette saison est l’occasion de rappeler les liens plus anciens qui unissent ces deux côtés de l’Atlantique et le rôle qui tient la Normandie.
Dans le sillage de Pedro Álvares Cabral, des navires français, notamment armés dans des ports de Dieppe et d’Honfleur, fréquentent le rivage brésilien. Ces expéditions, financées par des armateurs privés, ont, à partir de 1525-1530, pour principal objectif l’approvisionnement en « bois de braise ». Celui-ci qui donne une teinture rouge vif est en effet très prisé par les draperies qui font alors la réputation de la province normande.
1550 — la ville de Rouen est le théâtre d’un spectacle extraordinaire : la mise en scène d’un « Brésil » en miniature, organisée en l’honneur du roi Henri II. Cet événement, qui s’inscrit dans la tradition des entrées royales, met en scène des guerriers Tupinamba ramenés du Brésil par des marins normands. Présentés comme des figures exotiques et fascinantes, ils participent à une reconstitution spectaculaire de leur mode de vie et de leurs combats.
1562 — Rouen est le théâtre d’une bataille bien réelle cette fois, l’une des batailles majeures de la première guerre civile entre catholiques et protestants. À la levée du siège de la ville, Michel de Montaigne aurait assisté à une autre rencontre entre le jeune Charles IX et des autochtones du Brésil. Dans le chapitre « Des Cannibales », l’auteur des Essais se remémore cet échange et en tire une réflexion sur l’ethnocentrisme et la relativité des coutumes humaines.
Une table-ronde en deux temps propose de revenir à ces deux moments-clés de la rencontre entre Européens et Autochtones du Brésil. À travers une approche pluridisciplinaire (histoire, archéologie, muséologie), elle interrogera la construction du regard sur l’Autre dans un contexte d’expansion maritime et d’affirmation de l’ambition coloniale française.
Ce chassé-croisé entre Paris et Rouen sera un événement original pour honorer l’année du Brésil en France. La table-ronde « Les Tupinamba débarquent… » est prévue sur deux jours en deux lieux différents. Elle réunira quelques spécialistes en histoire, en archéologie et en muséologie pour présenter la « grande fête cannibale » jouée pour l’entrée royale d’Henri II dans la ville de Rouen en 1550. L’auditoire visé sera les chercheurs, les étudiants et le grand public. Chaque après-midi, trois conférenciers se succéderont après la présentation des bois sculptés de la Maison du Brésil à Paris (bois du xxe siècle) et au Musée des Antiquités à Rouen (bois du xvie siècle) par les directeur et directrice des deux établissements.
Organisation :
– Stéphen Rostain, Benoit Roux, Gaëlle Dias Ambelakiotis.
Lieux :
– Paris : Maison du Brésil.
– Rouen : Musée des Antiquités.
Dates :
– Les dates choisies sont les 30 septembre à Paris et 1er octobre 2025 à Rouen, date anniversaire de la fête Tupinamba donnée à Rouen le 1er octobre 1550 devant Henri II, Catherine de Médicis et leur Cour. Ce début d’année universitaire est moins occupé par les soutenances, permettant aux étudiants de se libérer plus facilement. Les débats dureront 3h00 chaque après-midi.
Participants :
– Juliana Tupinambá, activiste et étudiante Tupinambá, Brésil.
– Stéphen Rostain, archéologue, CNRS Paris.
– André Delpuech, conservateur du patrimoine, Ministère de la Culture Paris.
– Gaëlle Dias Ambelakiotis, muséologue, Université de Paris-1, Paris.
– Antonio Brasil Junior, professeur, Maison du Brésil, Paris.
– Benoit Roux, historien, université de Caen Normandie, Rouen
– Christophe Maneuvrier, historien, université de Caen Normandie, Rouen
– Mathilde Schneider, conservatrice du patrimoine, musées Beauvoisine, Rouen
Financements :
Les financements concernent les lieux d’accueil et les déjeuners pour les conférenciers :
– Université de Paris-1 Panthéon-Sorbonne, BQR.
– Université de Rouen Normandie.
– Maison du Brésil, Cité universitaire, Paris.
– Musée des Antiquités, Rouen.